First meeting ♠ Aaron

First meeting
Klaus & Aaron

L’état de santé de sa mère était de plus en plus difficile, mais surtout fragile. Elle était souvent fragile et fatiguée, mais elle ne baissait pas les bras pour autant, elle faisait toujours en sorte de s’occuper avec tout ce qui touche l’univers des antiquités. Klaus trouvait sa mère épatante, de ne jamais trouver un poids de lassitude  face à ce qu’elle aimait et pour lui, elle était un exemple et il voulait lui ressembler. Pourtant, il était le plus souvent à l’opposé d’elle, où alors c’est ce qu’il croyait actuellement, puisque ça se trouve il n’était peut-être pas aussi différent que sa tendre mère. La journée était plutôt clémente et, il n’avait pas de nuage dans les parages et, le temps était plutôt doux.  Il pouvait le constater puisqu’il contemplait le ciel par la fenêtre, en se trouvant assit sur le canapé. Sa mère s’occupait d’un grand vase datant de plusieurs siècles et qui avait l’air d’avoir de l’importance. Puisqu’il avait attiré l’œil d’un antiquaire qui se trouvait dans cette ville apparemment, mais qu’il n’avait jamais vu, simplement entendu parler par sa mère, quand elle lui en parlait avec autant de passion et d’enthousiasme. Sa mère capta son attention et son regard, quand elle prononça son prénom tout doucement, avec une légèrement pointe d’amusement et d’un léger soupir, en voyant son fils vagabonder dans ses pensées et se perdre devant la contemplation du ciel dans son ensemble. Klaus tourna son attention vers sa mère et il lui adressa un tendre, mais simple sourire. Elle lui expliquait la signification de ce vase, il l’écoutait avec sagesse, mais il savait qu’il ne pourrait pas tout retenir, ce qu’elle était en train de lui conter. Klaus observais le vase avec attention et puis sa mère lui demanda s’il ne pouvait pas aller emmener ce vase à l’antiquaire, qui avait certainement tapé dans l’œil de cette œuvre.  Sa mère lui avoua qu’elle était un peu fatiguée et qu’elle ne se sentait pas vraiment capable de bouger et puis, qu’elle avait d’autres objets à contempler et des recherches à poursuivre, pour pouvoir s’assurer comme toujours, que tout s’assemblerait comme il se doit. Klaus accepta sans la moindre hésitation et il embrassa sa mère, avant de prendre le vase qu’il déposa délicatement dans un grand carton bien solide, tout en veillant à mettre une bonne quantité de scotch tout autour pour, qu’il soit bien fermé et pour que le vase ne risque pas de se briser ou de se fissurer, pendant le trajet.

Décidant d’y aller à pied, puisqu’il n’était pas loin de l’endroit où se trouvait la boutique, il n’avait pas non plus envie de prendre les moyens de transports et encore moins, la camionnette de sa mère. Le trajet à pied se passa sans la moindre mésaventure. Au bout d’un certain lapse de temps il se trouva enfin devant la grande porte vitré et joliment décoré, un goût qui devait certainement correspondre à son occupant. Ce qui ne le choqua pas plus que ça, bien au contraire c’était loin de lui déplaire. Klaus entra et la sonnette retentissait d’elle-même, pour signaler sa présence et que quelqu’un avait pénétré dans la boutique. Il y avait de nombreux objets et des couleurs vives tout autour de lui, donnant une ambiance chaleureuse, mais aussi mystérieuse et magique.  C’était un spectacle envoutant et il semblait ne pas rester de marbre face à tout ce qu’il l’entourait. Il posa délicatement le carton par terre, puis il mit ses mains dans ses poches, frottant un peu son pied par terre, en espérant que l’antiquaire ne tarderait pas trop à apparaître.

Klaus Blackthorn & Aaron M. Harper

Un regard vers le ciel, à travers la vitrine de ma boutique, me fait regretter qu’il n’y ait pas de brocante ou autre à laquelle je pourrais assister. Pas de nuage, températures douces, c’est le temps idéal pour parcourir les allées d’un vide-grenier. Mais il n’y a pas de prévu dans les environs de Londres à ma connaissance aujourd’hui, puis je n’ai personne pour garder l’échoppe en attendant. Il faudrait d’ailleurs que je songe à embaucher quelqu’un si je veux continuer à faire moi-même le tour des marchés pour ravitailler la boutique. Mais je sais d’avance que ça allait difficile pour moi de confier mon affaire, qui est mon héritage et ma source de revenus, à une tierce personne. Sans compter qu’il a de grandes chances pour que les ventes soient moins bonnes avec cette personne – une bonne partie de mes remarquables recettes était due à mon petit dont pour distraire les clients et leur faire acheter plus.
Puis s’il faut une autre raison de rester, il y a le fait que je suis censé avoir de la visite aujourd’hui. En effet une de mes clientes, qui me vend aussi régulièrement certaines de ses antiquités, doit passer me vendre un vase ancien qui avait retenu mon attention la dernière fois que je l’ai vu. Quelque part, j’ai l’impression qu’elle ne se sépare de ses biens qu’à contrecœur, je peux voir la passion dans ses yeux quand elle me parle de ses objets anciens, et quelque part ça m’attriste aussi un peu de la lui priver de ces beaux objets. Mais je sais aussi qu’elle a besoin d’argent, pour payer ses traitements à sa maladie, qui affaiblit son corps mais pas son esprit. Alors je lui donne un bon prix, ne marchandant que pour ne pas lui donner l’impression que je lui fais la charité, sans pour autant utiliser mon petit don pour le commerce pour le lui acheter au prix le plus bas possible.
Soudain la cloche annonçant l’arrivée de quelqu’un dans ma boutique me sort de mes pensées, et mon regard se porte vers l’entrée. Mes yeux s’agrandissent de surprise, alors que je dévisage l’homme qui a fait son entrée. Grand, un peu plus que moi, et brun, sans doute mon âge, il porte un grand carton qu’il pose assez vite à terre, délicatement, me permettant de mieux admirer sa carrure. Une légère barbe couvre sa mâchoire carrée, me donnant envie de la caresser pour savoir si elle pique ou si au contraire elle est douce. Je le vois regarder autour de lui, visiblement assez gêné, alors que je me perds en fantasme. Secouant la tête, je me reprends, muselant mon imagination, et louant la position stratégique du comptoir où je me trouve, ce dernier attirant généralement peu l’attention des clients qui arrivent alors que je pouvais parfaitement voir l’entrée de ma boutique.
Décidant de mettre fin au malaise de l’inconnu et curieux d’en savoir plus sur lui, je m’approche, annonçant ma présence avant d’arriver auprès de lui pour ne pas l’inquiéter. « Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ? ». Ma voix traîne sur mes dernières paroles, leur attachant un sous-entendu discret sur la nature des services que je pourrais lui rendre s’il le veut. A mesure que je m’avance vers lui, quelque chose dans son visage me semble familier, mais j’ai un peu de mal à saisir pourquoi. Nul doute que si je l’avais déjà croisé je m’en serais souvenu ! Mon regarde se tourne pendant quelques instants vers le carton, me demandant vaguement s’il contient, mais mes yeux se posent à nouveau sur lui, plongeant dans l’intensité des siens, et m’y noyant.

©junne.